Information détaillée concernant le cours

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Titre

Chantier doctoral VII

Dates

2 au 3 décembre 2014

Organisateur(s)/trice(s)

M. Kneubühler (UNIL), M. Meigniez (UNIL), C. Meinen (UNINE), N. Schwarz (UNIL), F. Tissot (UNINE), I. Zinn (UNIL)

Intervenant-e-s

Doctorant-e-s en charge d'un atelier

D. Cefaï (EHESS), D. Pasquier (CNRS/Télécom ParisTech)

Description

Détails et appel à contribution

Cette septième édition du « chantier doctoral » – module de formation devenu précieux aux doctorant·e·s du Programme Doctoral Romand en Sociologie (PDRS) – propose un séminaire résidentiel sur deux journées qui permettra aux participant·e·s d’aborder certaines questions cruciales concernant la démarche empirique au sein de leurs thèses respectives. Ce module organisé suivant la tradition par une équipe de doctorant·e·s pour des doctorant·e·s visera la mise sur pied et l’animation de petits ateliers pour un échange enrichissant entre « thésards » provenant de plusieurs disciplines des sciences sociales. Ce séminaire se propose d’explorer les divers possibles méthodologiques et analytiques concernant, dans un premier temps, les enquêtes de terrain de type ethnographique dans les situations de coprésence, puis dans un second temps, les enquêtes portant sur des documents médiatiques – qu’ils s’agissent de sources primaires ou secondaires dans les thèses. Ce deuxième volet nous permettra de réfléchir à certaines médiations qui peuplent notre monde social et à la façon d’envisager les liens et représentations à distance qu’elles permettent de déployer pour les membres d’une collectivité. Le premier jour sera ainsi consacré aux ateliers et discussions axés sur les enquêtes de terrain et le deuxième jour sera, quant à lui, focalisé sur les questions relatives aux enquêtes médiatiques. L’idéal serait de pouvoir tracer, au travers de nos débats, les continuités entre ces deux modalités de recherches qui, bien qu’à des échelles de questionnement différentes, nous permettent de jeter un éclairage spécifique sur les expériences et activités collectives des acteurs sociaux que nous étudions, des continuités que l’on retrouve parfois au sein d’une même enquête.

 

Chaque journée sera donc rythmée par des ateliers organisés par des doctorant·e·s en lien avec un questionnement empirique spécifique à leurs thèses pouvant s’inscrire dans l’une ou l’autre des approches proposées. Bien entendu, les ateliers qui proposent de mettre en évidence les transversalités entre ces deux modalités de recherche sont les bienvenus. Plusieurs formules sont envisageables suivant le souhait des participant·e·s, l’idée étant de rester au plus près de leurs besoins. La mise en place d’un atelier peut être prise en charge par un petit groupe qui aura au préalable mis en commun les préoccupations de ses membres, par un·e doctorant·e seul·e qui lancera une discussion collective ou qui sera accompagné·e par un ou plusieurs discutant·e·s. Pour les personnes intéressées à proposer un atelier, merci de remplir le « formulaire de proposition d’atelier » et de l’envoyer à l’équipe organisatrice d’ici au 30 juin 2014.

 

Une séance de débat collectif retraçant les points importants des ateliers du jour se tiendra en vue de clôturer les échanges entre doctorant·e·s, notamment pour peaufiner les interrogations qui pourront être soumises aux intervenant·e·s qui viendront nous épauler en fin de journée et nous feront l’honneur de nous consacrer un moment privilégié lors duquel nous pourrons bénéficier pleinement de leur expertise. Le 3 décembre, nous accueillerons Daniel Cefaï (EHESS) qui nous fera profiter de ses connaissances techniques et pratiques en ethnographie. Le 4 décembre, ce sera au tour de Dominique Pasquier (CNRS/Télécom ParisTech) de venir enrichir nos questionnements et réflexions autour des médias. En temps voulu, nous ferons circuler des textes-clés concernant leurs travaux qui pourront alimenter nos ateliers – que ce soit pour discuter de leurs applications possibles, pour les questionner au regard de nos propres recherches mais également pour les soumettre à une perspective critique – et nous donner un fil conducteur. Daniel Cefaï et Dominique Pasquier, lors de leurs interventions, effectueront, respectivement, une introduction et petite présentation retraçant les éléments des textes qui auront servis de toile de fond à nos échanges et nous ouvrirons ensuite un espace de discussion à partir des préoccupations dégagées des différents ateliers du jour.

 

Présentation des interventant-e-s

Daniel Cefaï directeur d’étude à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales au Centre d’Études des Mouvements Sociaux a codirigé plusieurs ouvrages dédiés à la méthodologie de l’enquête de terrain fortement inspirée par la tradition de l’École de Chicago (L’Enquête de terrain, Paris, La Découverte, 2003 ; L’engagement ethnographique, Paris, EHESS, 2010). Il y propose une démarche ethnographique particulière où l’observation et la participation des chercheur·e·s sur leurs terrains sont essentielles et où la description occupe une place primordiale dans l’analyse. Outre ses apports méthodologiques, il a largement contribué à la sociologie des mobilisations et de l’action collective ainsi qu’à la sociologie des problèmes sociaux et publics en portant un intérêt spécifique à la manière dont les problèmes émergent et se configurent au sein d’« écologies » propres à certaines expériences publiques. En s’intéressant de très prêt à la « publicisation », au rendu public, de ces expérimentations collectives, il rend ses réflexions très utiles non seulement à qui veut pratiquer des observations d’acteurs sociaux en situation de coprésence, mais aussi, plus généralement, à qui souhaite s’adonner à toute autre type d’ethnographie, notamment médiatique. Analysant des objets divers, comme des associations ou des situations d’« urgence sociale », ses travaux permettent de réinterroger la question du politique et du vivre ensemble dans toutes les sphères de la société et à des échelles diverses. Ainsi, il a permis de repenser l’observation du politique là où les sciences sociales ont longtemps postulé une apolitisation (avec M. Berger & C. Gayet-Viaud (dir.) Du civil au politique. Ethnographie du vivre ensemble, Bruxelles, Peter Lang, 2011). D’un point de vue épistémologique, ses contributions sont également très riches en ce qui concerne l’histoire des sciences sociales et de la pensée sociologique.

 

Dominique Pasquier, directrice de recherche au CNRS et actuellement chercheuse au département des Sciences Économiques et Sociales de Télécom ParisTech, est une éminente sociologue des médias et de la culture. Elle est connue et reconnue pour ses travaux portant sur les professionnels de la télévision mais, surtout, sur la réception des séries télévisées et la constitution des publics médiatiques. Son ouvrage La culture des sentiments. L’expérience télévisuelle des adolescents (1999, Éditions de la Maison des Sciences de l’homme, Paris) s’interrogeant sur le succès de la série Hélène et les garçons au début des années 1990 auprès des petites fans a marqué toute une génération de chercheurs et chercheuses. Avec un dispositif d’enquête très minutieux et pluriel (par l’analyse des lettres de fans envoyées à la production, des observations au sein de familles en compagnie d’enfants qui regardaient la série et par un questionnaire distribué à des collégiens et lycéens), elle a permis de poser des questions sociologiques primordiales au média télévisuel, notamment celle de la perspective particulière des enfants face aux programmes médiatiques ainsi qu’à la vie relationnelle et sentimentale, celle de l’importance des contextes sociaux au sein desquels sont regardés et discutés les médias, celle du renforcement des identités sexuées et, plus fondamentalement encore, celle de « faire publics » à distance grâce aux multiples chaînes de médiation permettant à des collectifs particuliers de prendre corps, même s’il s’agit bien souvent de collectifs « transitifs » et éphémères. Elle s’est également confrontée à d’autres terrains médiatiques et culturels, tels que le théâtre ou les jeux vidéo. Finalement, de manière plus récente, elle interroge les articulations possibles entre les pratiques de sociabilité, les pratiques de communication à distance ainsi que les pratiques culturelles et de loisirs.

 

Daniel Cefaï et Dominique Pasquier sont également les codirecteurs d’un ouvrage (Les sens du public. Publics politiques, publics médiatiques, 2003, Paris, PUF) nous permettant de mettre en évidence des pistes de transversalité concernant les questionnements qui nous occuperont durant ce séminaire résidentiel. Cet ouvrage a constitué l’occasion d’interroger la nature de deux types de collectifs a priori distincts, les publics politiques et les publics médiatiques. Les nombreuses contributions du livre font dialoguer des domaines d’enquête ordinairement disjoints et nous permettent de questionner les similarités et dislocations entre ce qui est habituellement pensé, soit, dans des pragmatiques d’activité au travers de publics délibératifs et associatifs, soit, par une focalisation sur des modalités d’action distancées et/ou imaginées faisant émerger des publics médiatiques supposés ou effectifs.

Lieu

Hôtel de la Nouvelle Couronne, Morges

Plan

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Information
Places

16

Délai d'inscription 29.10.2014
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