Le droit naturel libéral : Perspectives matérialistes et conséquences sociales, au regard du marxisme hétérodoxe et de l'Ecole de Francfort ; Thèse en Sociologie

S’intéressant aux classiques libéraux anglo-saxons, ce travail projette d’analyser la doctrine de droit naturel comme la « colonne vertébrale » du libertarisme contemporain. Il est un évènement qui marque l’instauration d’une nouvelle formation idéologique ; en d’autres termes il est une tentative d’apporter et d’imposer des réponses déterminées à un capitalisme alors en pleine mutation. Le jusnaturalisme libéral est un objet très influent mais peu étudié dans la francophonie. Il livre une conception normative de l’individu et des classes sociales, qui mérite une recontextualisation critique. Nous concevons le libertarisme comme un corpus, non pas tant d’« idées », mais davantage comme un ensemble discursif, régulateur des acteurs sociaux, se fournissant par lui-même un appareil de légitimation. L’un de nos objectifs sera donc d’explorer ses conceptions de la « nature humaine » et de l’exploitation, mais aussi ses opinions sur les sciences sociales en général. Dans une optique interdisciplinaire il s’agira de reconstituer une généalogie de ce courant. Sans nous limiter à une simple doxographie, nous saisirons notre objet comme la transformation discursive d’une volonté politique déterminée, comme l’acte d’un « agent collectif » tentant d’universaliser sa position. A l’aide d’auteurs issus du marxisme et de la théorie critique, nous en tisserons une histoire sociale et politique ; face au paradoxe qui oppose l’actuel renouveau de la pensée libérale et l’urgence d’un changement de paradigme. Le droit naturel ne sera pas abordé d’un point de vue juridique, mais sera davantage considéré comme un socle intellectuel commun, correspondant à de multiples rapports de force historiques.