Anthropologie de l'industrie horlogère en Suisse : temporalité, capitalisme et subjectivations

En m’inspirant d’une diversité d’auteurs en histoire (E.P. Thompson et son article sur la montre, le temps, le capitalisme et la discipline de travail, Benedict Anderson et l’imaginaire national, Hobsbawm et l’invention de la tradition), en sociologie (Elias, Weber, Marx), en anthropologie (Nancy D. Munn) et peut-être aussi en philosophie (Bergson, Foucault), j’aimerais réfléchir à la manière dont les objets techniques tels que la montre et l’horloge (mais il est possible d’imaginer d’autres artefacts) ont en quelque sorte médiatisé les relations que les sociétés humaines, et en particulier les sociétés capitalistes durant le XXème siècle, ont entretenu avec leur propre temporalité et comment celles-ci ont coproduit et corégulé les rapports que les individus entretiennent avec le temps et les rythmes des sociétés. Ma question de recherche sera donc : Comment des objets techniques tels que la montre et l’horloge ont historiquement médiatisé la régulation temporelle des sociétés capitalistes, et en particulier la société suisse, au cours du XXème siècle ? A travers l’étude de l’industrie horlogère en Suisse et à l’aide de cette problématique, mon but sera donc de tenter de réfléchir à l’intersection de l’anthropologie économique, de l’anthropologie du temps et de la sociologie historique afin d’arriver à esquisser une réponse à cette question de recherche.