Dispositifs d'argumentation. Réalités et vérités

Date et lieu

Jeudi 18 mai 2006

Université de Lausanne, Faculté des Sciences Sociales et Politiques, bâtiment Humense-Anthropole-BFSH2

Le matin dans la salle 3155, l'après-midi dans la salle 4129.

  

Responsable

Jean-Yves Pidoux, professeur associé et directeur de l'Institut d'anthropologie et de sociologie, Faculté des sciences sociales et politiques, Université de Lausanne.

  

Argument

Dans La Construction sociale de la réalité, Berger et Luckmann donnent des définitions très cursives de la réalité et de la connaissance ("Il nous suffira, dans le cadre de notre propos, de définir la 'réalité' comme une qualité appartenant à des phénomènes que nous reconnaissons comme ayant une existence indépendante de notre propre volonté (nous ne pouvons pas les 'souhaiter'), et de définir la 'connaissance' comme la certitude que les phénomènes sont réels et qu'ils possèdent des caractéristiques spécifiques").

Or cette manière délibérément "opportuniste" de concevoir la réalité et la connaissance a été accompagnée et contrecarrée par des interrogations beaucoup plus "fondamentalistes", au cours desquels des sociologues et des épistémologues, pourtant d'orientation assez proche des options phénoménologiques de Berger et Luckmann, ont radicalement mis en cause la propension des sociologues à accepter la "définition de la situation" proposée par les acteurs sociaux profanes ou savants. Ainsi par exemple, les tenants de l'ethnométhodologie ou de la "protosociologie" ont-ils dénoncé le fait que les sociologues considèrent comme une ressource ce qu'il faudrait, à leurs yeux, considérer comme un problème: pour le dire vite, l'entente des acteurs sur la réalité de la réalité et sur la correspondance entre le langage et la réalité.

La question est évidemment intéressante et fondamentale. Toutefois, elle pourrait porter en germe une tendance des sociologues à s'interroger indéfiniment sur le statut du langage commun et sur la genèse de la définition des problèmes sociaux. Il se trouve que les sociologues continuent à s'intéresser à des "réalités sociales" et à des "problèmes sociaux". Pour ce faire, ils et elles reprennent la définition de ces problèmes et de ces réalités, de manière composite, aux acteurs sociaux, aux autorités administratives ou politiques, à des militant-e-s, à d'autres scientifiques des sciences sociales, etc.

Il a semblé intéressant de proposer aux doctorant-e-s en sociologie de partager une réflexion, illustrée par la manière dont ils et elles ont choisi de "construire leur propre objet", sur le caractère inévitablement composite de la réalité et des problèmes abordés dans leur thèse. Bien loin de rechercher le purisme épistémologique, une discussion commune devrait permettre à la fois de distinguer et d'associer les procédures d'articulation entre "données", "propositions" et "théories". On s'interrogera collectivement, et humoristiquement, sur la fragilité et la solidité, sur la véracité et la précarité des faits et des approches qui les rendent tels.

 

 

10h – 10h30

Introduction, présentation des participant-e-s

10h30 – 12h

Séance de travail

12h – 14h

Lunch

14h-15h30

Séance de travail

15h30 – 16h

Conclusion

  

Délai d’inscription

Les participant-e-s à ce module de formation sont priée-e-s de rédiger à l'avance - et à destination les un-e-s des autres -, un paper de 2 pages maximum, dont la première page répondrait à la question: « Au moment d'aborder mon travail de thèse, qu'est-ce que je dois considérer comme assurément réel, et comment arrivé-je à cette assurance? », et la seconde serait consacrée au thème: « A l'issue de mon travail de thèse, comment pourrais-je estimer mes résultats comme vrais? ».

Le délai de rédaction et d’envoi d’une copie de son paper au responsable du module, le professeur Jean-Yves Pidoux ([email protected]) est le même que celui prévu pour la retour du formulaire d’inscription à Madame Agnes Fodlhazi : www.unige.ch/ses/socio/edrs/inscription.html soit le vendredi 5 mai 2006 (nouveau délai).

Le professeur Jean-Yves Pidoux assurera la distribution ultérieure des papers aux participant-e-s.

D’autres renseignements seront fournis ultérieurement sur notre site au sujet de la salle et du programme détaillé de cette rencontre entre doctorant-e-s.