L’écriture scientifique en sciences humaines et sociales

Date et lieu

Vendredi 7 avril 2006

Université de Neuchâtel, Faculté des Lettres,

Espace Louis-Agassiz 1, salles RN04 + salle informatique

 

Programme

Cette journée proposera aux doctorants d'opérer un retour réflexif sur leur pratique de l'écriture scientifique.

Souvent, en effet, le scientifique fait, un peu comme le Bourgeois Gentilhomme de Molière, "de l'écriture scientifique sans le savoir": il écrit, depuis longtemps, sans jamais avoir appris à le faire et sans avoir explicité les règles de son écriture. Pourtant, c'est à travers elle qu'il s'inscrit dans la communauté des chercheurs et qu'il fait valoir son travail.

La journée débutera par une introduction qui situera le sujet: qu'est-ce que l'écriture scientifique, quel est son cadre (institutionnel, historique, discursif)? Cette écriture du savoir (i.e. destinée à produire et à transmettre un savoir en s'appuyant sur des savoirs antécédents) répond à un certain nombre de normes, souvent intériorisées, rarement explicitées en sciences humaines et sociales (normes de citation; normes bibliographiques et typographiques; normes déontologiques; etc.…). Et surtout, elle est avant tout une écriture argumentative, c'est-à-dire une écriture qui cherche à convaincre un auditoire en explicitant un raisonnement qui lui permettra d'adhérer ou non à la démonstration proposée. Autrement dit, elle fait "(…) usage de raisonnements qui tiennent compte de l'auditoire dans une situation de libre communication", comme le formule Philippe Breton, dans son ouvrage L'argumentation dans la communication (Paris, La Découverte, 1996, p.7). Elle cherche, en l'occurrence, à convaincre un auditoire scientifique selon des procédures de validation qui sont propre au champ.

La journée se poursuivra donc par deux interventions sur la question de l'argumentation scientifique et de ses spécificités. Il ne s'agira pas tant d'entrer dans le détail des questions discursives que de comprendre le fonctionnement d'une argumentation scientifique et ses enjeux. La première intervention sera le fait de Philippe Breton, chercheur au CNRS, spécialiste de l'argumentation (voir les titres de quelques-uns de ses ouvrages, accessibles à un public interdisciplinaire, ci-dessous) et sociologue. La seconde intervention, qui s'articulera avec la première, sera donnée par Thierry Herman, maître-assistant à l'Université de Neuchâtel et spécialiste des questions d'écriture. La journée se terminera sur une pratique concrète de l'écriture scientifique par les doctorants, qui permettra de réfléchir et de mettre en pratique, avec eux, cette compétence implicite et quasi-innée qui est la leur, et qui permettra aussi, si besoin est, de l'ajuster et de l'améliorer.

 

Les intervenants de cette journée:

  

Philippe Breton, docteur en Sciences de la communication et sociologue, est chercheur au CNRS et enseignant à l'Université de Paris I-Sorbonne. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur la communication et l'argumentation, parmi lesquels L'argumentation dans la communication (1996), L'explosion de la communication (avec Serge Proulx, 1996 (1989)), La parole manipulée (2000) ou encore Eloge de la parole (2003), tous publiés chez La Découverte.

  

Annik Dubied, docteure en Sciences sociales (information et communication), est professeure boursière du FNS à l'Institut de Journalisme et communication de l'Université de Neuchâtel. Elle est l'auteure de nombreuses publications sur le récit médiatique et le fait divers, parmi lesquelles Le fait divers (avec Marc Lits, Paris, PUF-Que sais-je, 1999), et Les dits et les scènes du fait divers (Genève-Paris, Droz, 2004). Dans le domaine de l'argumentation elle a notamment coordonné un numéro de la revue Recherches en communication sur La polémique journalistique (2003) (voir aussi www2.unine.ch/journalisme/page10865.html).

  

Thierry Herman, docteur ès Lettres, est maître-assistant à l'Institut de Journalisme et communication de l'Université de Neuchâtel, et chargé d'enseignement dans cette même université pour le projet « Accent sur l’expression écrite et l’argumentation ». Auteur d'une thèse intitulée Le fil du discours : rhétorique gaullienne (1940-1945), il a publié de nombreux articles sur l'analyse du discours argumentatif (voir www2.unine.ch/journalisme/page10905.html).

  

 

Délai d’inscription:

27 mars 2006