Chantier Doctoral IV

Vendredi 27 mai 2011, Université de Neuchâtel

Sous la responsabilité de:

Bugnon, Géraldine, assistante, UNIGE(Geraldine.Bugnon(at)unige(dot)ch)

Cecchini, Amaranta, assistante, UNINE(amaranta.cecchini(at)unine(dot)ch)

Stettler, Fabienne, assistante, UNINE(fabienne.stettler(at)unine(dot)ch)

Délai d'inscription: 13 mai 2011

Informations pratiques

Adresse

Université de Neuchâtel

Faculté des Lettres et Sciences humaines

Espace Louis-Agassiz 1

2000 Neuchâtel

Accueil à la cafétéria

Accès

La Faculté des Lettres et Sciences humaines se trouve à 10-15 minutes à pied de la gare de Neuchâtel. 

 

 

Inscription

Formulaire d'inscription à renvoyer à Amaranta.Cecchini(at)unine(dot)ch

 

Argument

Organisé par des doctorants et pour les doctorants, le chantier doctoral IV offrira, cette année encore, une journée de discussions stimulantes autour de la réalisation de la thèse, le 27 mai 2011 à l’Université de Neuchâtel. Le chantier doctoral est un module de formation du Programme Doctoral Romand en Sociologie (PDRS) qui a pour objectif d’encourager les échanges entre doctorants au sujet de leur recherche. Cette journée leur offre l’opportunité de concevoir et d’animer des ateliers portant sur des défis ou des difficultés qu’ils rencontrent dans leurs thèses, dans un cadre convivial et dans un but de formation.

L’accent sera mis sur l’échange et la discussion entre pairs, afin de problématiser les difficultés rencontrées et de favoriser l’émergence de solutions pratiques. Trois séries d’ateliers se centreront sur des problématiques méthodologiques d’une part et, de l’autre, aborderont les questions de la place du chercheur dans son terrain et de son intégration au sein d’une équipe de recherche.

1ère série d’ateliers

 

ATELIER A : « Le récit de vie comme méthode d’enquête de terrain »

Carla RIBEIRO

L’objectif général de ma recherche est d’analyser, à partir du point de vue du malade, l’expérience subjective de l’impact d’une maladie chronique sur la trajectoire professionnelle du malade. De ce fait, j’ai décidé d’utiliser le récit de vie en tant que méthode d’enquête de terrain. La mise en pratique de cette méthode d’enquête de terrain, à première vue, semble être assez simple. Qui ne s'est jamais retrouvé dans la position de devoir écouter quelqu’un raconter un épisode de sa vie et a dû manifester de l’intérêt ? Toutefois, l’usage pratique de cette technique dans le cadre d’une recherche sociologique, n’est pas si simple que ça et n’est pas exempt de problèmes. Premièrement, il y a la question de l’ouverture du terrain, laquelle est en relation avec la construction d’une identité de chercheur et de son insertion dans le microcosme social qui nous intéresse d'analyser. Deuxième aspect, comment convaincre quelqu’un, qui ne nous connaît pas, de nous raconter sa vie. Troisième point de réflexion, comment préparer l’entretien et comment suivre un modèle d’entretien narratif, selon lequel l’informateur doit assumer le rôle de narrateur et maîtriser lui-même l’entretien. Quatrième aspect, quelle attitude doit adopter le chercheur lors de la conduite de l’entretien, et comment doit-il gérer le fait que l’informateur n’accepte pas le rôle de narrateur. De ce dernier aspect, nous pouvons en dériver un autre point de réflexion : comment définir la frontière (s’il y en a une) entre le récit de vie et un autre type d’entretien ? À partir de l’exposé des problèmes ressentis lors de l’application pratique de cette technique dans le cadre de ma recherche, cet atelier a comme objectif de promouvoir la discussion et l’échange autour des aspects que je viens d’énoncer.

 

ATELIER B : « Les débats amoureux dans un forum d’utilisateurs en ligne : échelles et niveaux d’analyse »

Amaranta CECCHINI

Cet atelier a pour but de discuter, en travaillant sur des extraits de discussions recueillies sur un forum, des échelles et des différents niveaux nécessaires et susceptibles d’être abordés dans l’analyse des discussions et des débats sur un forum d’utilisateurs en ligne. De telles discussions occupent une place importante dans le dispositif méthodologique de ma thèse, qui porte sur les relations amoureuses dans les mondes sociaux dits « virtuels ». Si l’intérêt pour ce type de données tient à leur richesse et leur accessibilité, leur analyse n’est pas sans poser des questions méthodologiques qui semblent, de prime abord, inédites – ou du moins spécifiques au contexte interactionnel des forums. La médiatisation technologique des interactions requiert, en effet, de porter une attention particulière aux artefacts technologiques, sociaux et culturels du dispositif communicationnel que constitue un forum sur Internet. Si les caractéristiques interactionnelles et le statut de telles données dans un dispositif de recherche constituent des objets de discussion incontournables, des questions plus classiques – telles que le lien au cadre conceptuel, le système de codage, etc. – se posent également au moment de leur analyse et de leur interprétation. Dans quelle mesure et comment les effets du dispositif de communication sur le contenu des échanges doivent-ils être pris en compte dans l’analyse? Comment intégrer, de façon cohérente et constructive, une analyse des particularités du dispositif communicationnel lui-même dans le questionnement méthodologique classique du lien entre questions de recherche/codage thématique/analyse et interprétation ?

2ème série d’ateliers

 

ATELIER C : « L’utilisation des sources visuelles en sciences sociales »

Christelle MAIRE

L’image est encore trop souvent négligée dans sa vocation de matière première pour la recherche empirique. Souffrant à tort (ou à raison) d’un certain déficit d’image ( !), elle est souvent considérée comme une source peu fiable ou anecdotique. Pourtant, depuis maintenant plus de deux décennies, différents chercheurs d’envergure ont tenté de rendre compte de la capacité et des ressources inexplorées que constituent les matériaux visuels pour la compréhension du monde contemporain. Ainsi par le « Pictorial Turn » (en réponse au « Linguistic Turn ») promu par Mitchell en 1992, toute une catégorie d’historiens et de chercheurs issus des sciences sociales se sont engouffrés dans la brèche et ont plaidé pour une meilleure prise en compte de la valeur de témoignage des images. Le chantier présenté ici vise à questionner la pertinence des images de manière générale et de l’affiche politique en particulier. Il s’agit de souligner les apports d’une telle source pour la compréhension de l’évolution des idées politiques et de cerner les écueils pouvant se dresser dans une telle démarche. Dans le cadre de ma thèse, la question de l’analyse d’images, par nature manipulatrices, se pose tout particulièrement. Il s’agit également de s’assurer de leur lecture adéquate en fonction de leur contexte de production et d’éviter le piège de la polysémie. Enfin, dans une démarche historique, le problème de l’exhaustivité du corpus et de l’accès à des sources du siècle dernier se pose également. Ce dernier point se trouve également renforcé par la dimension intrinsèquement éphémère de l’affiche, dont cette composante l’a parfois privée d’un archivage systématique.

 

ATELIER D : « La recherche « chez soi » : construire de la distance ou exploiter la proximité ? Réflexions sur la subjectivité, l’implication du doctorant dans son « terrain », et le statut de l’expérience propre. »

Guillaume VALLET et David GERBER

Nous proposons une réflexion basée sur nos projets de thèse respectifs, suivie d’un échange autour du rapport doctorant-terrain quand ledit doctorant a par ailleurs un lien à ce terrain (ou à cet objet d’étude, voire sujet d’étude). Cela se traduit concrètement par deux questions à discuter sur l’exemple de nos cas : Premièrement, comment étudier, conformément à des préceptes sociologiques fondamentaux comme la « neutralité axiologique », des pratiques (ou des situations, des discours, des cultures, etc.) et leur sens, ou la place qu’elles occupent dans le quotidien des sujets, tout en appartenant soi-même à une même catégorie ? La seconde question vient s’y greffer, une fois que l’on considère qu’il existe une solution viable à la première : quel statut peut-on donner à l'expérience personnelle dans ce cadre, comment utiliser nos (parfois nombreuses ou riches) expériences faites avec l’objet d’étude en question, en dehors des démarches formelles de la recherche.

Outre la légitimité de faire de la sociologie sur un « monde social » dont nous participons, l’interrogation portera donc sur les moyens de « prendre de la distance » tout en exploitant la proximité au terrain d’étude, mais aussi sur la pertinence de l’idée-même de « prendre de la distance ». De manière connexe, une série d’autres questions pourront être abordées concernant la validité des méthodes qualitatives, les enjeux éthiques de la recherche dans un terrain « proche », la présentation de soi en tant que chercheur sur un terrain qui nous connaît déjà…

3ème série d’ateliers

 

ATELIER E : « Collecter et intégrer des données quantitatives issues d’un secteur dit « informel » : problèmes de méthodes et de faisabilité »

Matthieu BOLAY

Les recherches conduites en Afrique de l’ouest sont fréquemment confrontées à l’absence de données standardisées déjà existantes sur lesquelles s’appuyer. Cet état de fait, auquel s’ajoute la complexité d’une infrastructure de recherche visant à collecter des données à large échelle, ne sont d’ailleurs pas étrangers à une préférence des chercheurs pour des approches qualitatives dans ce type de contexte. Ces difficultés ne sont d’ailleurs pas uniquement liées au contexte africain, mais se posent plus généralement dans le cadre de la recherche sur des secteurs dits « informels ».

Différentes méthodes qualitatives (observation, entretiens) permettent d’apporter une description des phénomènes sur lesquels porte la recherche, mais plus difficilement d’estimer l’ampleur de ceux-ci. Dans le cas de ma recherche de doctorat portant sur la circulation des personnes dans le cadre de l’extraction minière artisanale en Afrique de l’Ouest, l’intensité (espace et temps) de la mobilité des travailleurs d’un point de vue quantitatif est centrale, tant dans la construction de l’objet que dans l’élaboration de types idéaux.

La problématique pouvant s’élargir à de nombreux autres cas de figures, il s’agira donc de voir comment faire face aux difficultés de collectes de données quantitatives dans un environnement informel : accès au terrain, appuis sur des structures déjà existantes, échantillonnage. Il s’agira dans un second temps de voir comment combiner des données issues de sources et d’approches variées (sondages, observation, entretien, « off-record »). Hormis les exemples issus de la première phase d’enquête de ma recherche, des exemples issus de recherches à multi méthodologie, ainsi que d’enquêtes portant sur des secteurs non formalisés contribueront  à amener des éléments de discussion.

 

ATELIER F : « Être doctorant FNS : Comment faire sa place au sein de l’équipe de recherche ? »,

Nadia AMMAR

Faire une thèse en tant que "candoc FNS", ça veut souvent dire débarquer dans une équipe préexistante, avec un projet de recherche plus ou moins élaboré et surtout, des approches méthodologiques et théoriques propres à l'équipe. Dans ce cadre là, comment s’approprier la recherche suffisamment pour l’approfondir par une problématique qui nous passionne et un travail de thèse qui nous correspond ? Comment s’intégrer en tant que chercheur-euse débutant-e dans une équipe de recherche, surtout si celle-ci suit la ‘‘nouvelle vague’’ et se veut pluri/multi/interdisciplinaire ?

Je vous propose d’aborder ces questions dans cet atelier, sur la base de mon expérience d'élaboration d'un sujet de thèse personnel au sein d'une équipe pluridisciplinaire (psychologie, sociologie et médecine). Je soumettrai à la discussion l'ébauche de mon projet de thèse ainsi que le cadre de recherche préexistant à mon engagement, afin de débattre du processus d'appropriation de la problématique par le doctorant ainsi que des marges de manœuvre dont il dispose.

Programme de la journée

 

8h30-9h00

Accueil

9h00-10h30

1ère série d'ateliers : ateliers A et B

10h30-11h00

Pause café

11h00-12h30

2ème série de d'ateliers : ateliers C et D

12h45-14h30

Pause repas

14h30-16h00

3eme série d'ateliers : ateliers E et F

16h15-16h45

Bilan de la journée

16h45

Apéritif