Titre

Modes de vie et univers symboliques d’un groupe de femmes du milieu populaire (provisoire)

Auteur Fatma Cingi KOCADOST
Directeur /trice Nicky Le Feuvre
Co-directeur(s) /trice(s) Stéphane Beaud
Résumé de la thèse

Cette thèse porte sur les différents domaines de pratiques au sein desquels les femmes des classes populaires déploient leurs styles de vie et leurs savoir-faire, comme le travail salarié, la famille, le quartier, la vie politique et culturelle. Plus précisément, elle analyse, de manière synchronique et diachronique, la construction des rapports de pouvoir et de domination dans l’interaction entre les différentes scènes de vie où les femmes des classes populaires côtoient des personnes d’autres classes sociales. L’expérience plurielle des femmes, découlant de leur inscription dans ces différentes scènes, n’est pas comprise comme la somme des fragments de vie d’un même groupe, homogène quant à sa position et à ses caractéristiques. Leur expérience est plutôt mesurée à l’aune des enjeux particuliers de domination et de pouvoir dans lesquels ces femmes sont prises, tels que le genre, la classe ou l’ethnicité. De surcroit, j’entends explorer les hiérarchies et les tensions entre les fractions des classes populaires pour affiner davantage la compréhension des clivages entre femmes de la même catégorie sociale.

A la croisée de la sociologie du genre, des classes populaires et de l’immigration, la thèse met à l’ épreuve l’hypothèse d’une culture populaire au féminin, ainsi que son degré d’autonomie et de résistance vis-à-vis des pratiques et des valeurs majoritaires. L’attitude des femmes face aux services sociaux permet par exemple d’explorer ces questions, alors que la survie des femmes et de leurs familles dépend de ces institutions, dans une relation ambiguë entre l’aide et la contrainte. Par conséquent, mon interrogation principale porte sur les marges, voir sur les limites de la domination à travers la description de deux registres d’attitude: d’un part, ceux de la contestation ou de la confrontation avec les dominant.es, souvent conscients voir réfléchis, et d’autre part, l’écart qui se manifeste souvent dans l’oubli des rapports de domination. Autrement dit, je m’efforce de rendre compte de la multiplicité des perceptions et des comportements de ces femmes face aux hiérarchies sociales, de l’adhésion et de la conformité, tactique ou non, aux normes dominantes, jusqu’à leur non-prise en compte, consciente ou inconsciente, en passant par la suspension temporaire de leur existence.

Il s’agit d’une enquête ethnographique dont les méthodes d’observations privilégiées sont l’observation, notamment participative, de longue durée et l’immersion dans le milieu social étudié, ainsi que les entretiens ethnographiques répétés. Une des particularités du dispositif méthodologique réside dans la conversion d’un certain nombre de relations “intimes“ de la chercheuse en relations d’enquête sociologique.

 

Statut
Délai administratif de soutenance de thèse
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