Information détaillée concernant le cours

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Titre

Corps, santé, sexualité. Rapports de pouvoir et pratiques de résistance

Dates

9-10 juin 2016

Organisateur(s)/trice(s)

V. Mottier (UNIL, Cambridge), C. Burton-Jeangros

Intervenant-e-s

Ph. Combessie (Paris Ouest), A. Fauvel (UNIL), S. Johnsdotter (Malmö)

Description

Ce module vise à fournir un cadre de réflexion pour les doctorant.e.s travaillant sur des
thématiques liées au corps, à la santé et à la sexualité. Ces thématiques s'entrecroisent autour
de différents terrains actuellement en cours en Suisse romande, tels que par exemple les
violences sexuelles, les maladies sexuellement transmissibles, la circoncision et la chirurgie
esthétique, l'obésité, etc. Ces terrains appréhendent notamment les modalités de régulation des
corps, les définitions des risques et de la vulnérabilité, le pouvoir des savoirs et des techniques
médicales, les tensions entre normes sociales et pratiques considérées comme déviantes. Une
attention particulière sera apportée à la dimension du genre qui est souvent centrale dans ces
objets de recherche. Autour de l'expertise des intervenants pressentis, le module vise à analyser
les mécanismes de construction sociale à l'oeuvre dans ces thématiques, les rapports de pouvoir
entre différentes catégories d'acteur.rice.s et les formes de résistances mises en oeuvre par
certain.e.s d'entre eux.elles autour de définitions et pratiques alternatives.

 

Lieu

Eurotel-Victoria, Villars

Information

Programme du jeudi 9 juin 2016 - Chaire: Prof. Claudine Burton-Jeangros

 

9h30-10h00: Café-Accueil

10h00-11h00: Introduction Prof. Véronique Mottier, Institut des Sciences Sociales, Université de Lausanne & Jesus College, Cambridge University

11h00-12h30: Prof. Philippe Combessie, Département de sociologie, Université Paris Ouest

12h30-14h00: Repas de midi

14h00-15h30: Dr. Aude Fauvel, Institut romand d'Histoire de la Médecine et de la Santé, Université de Lausanne

16h00-17h30: Présentation des doctorant.e.s en langue française

17h30-19h00: Promenade

19h30: Repas du soir

 

Présentations par les doctorant.e.s


Chaque doctorant.e est invité.e à préparer une présentation de 10-15 minutes autour de sa thèse.
Après un bref rappel de l'objet de recherche, la présentation doit être centrée sur des questions
et/ou problèmes de recherche en vue de solliciter des réponses/commentaires de la part des
intervenant/e/s externes. Le module étant bilingue français-anglais, nous retiendrons les
présentations en français pour le jeudi (en présence de Philippe Combessie et Aude Fauvel) et
les présentations en anglais pour le vendredi (en présence de Sarah Johnsdotter et Birgitta
Essén).


Intervenant/e/s du jeudi 9 juin


Véronique Mottier est Professeure à l’Institut des Sciences Sociales, Université de Lausanne
& Jesus College, Cambridge.
Page web : www.sociology.cam.ac.uk/people/academic-staff/vmottier
Publications accessibles sur: cambridge.academia.edu/MottierVeronique


Philippe Combessie est Professeur de sociologie à l’Université de Paris-Ouest.
Page web : sophiapol.u-paris10.fr/cdr-sophiapol/les-membres/combessie-philippe-
260905.kjsp
Publications accessibles sur: u-paris10.academia.edu/PhilippeCombessie
Aude Fauvel est Maitre d’enseignement et de recherche à l'Institut universitaire d’histoire de
la médecine et de la santé publique, Université de Lausanne.
Page web: rhum.hypotheses.org/les-membres-du-rhum/aude-fauvel

 

Ateliers du jeudi 9 juin


Prof. Véronique Mottier, Université de Lausanne & University of Cambridge:
Sexualité féminine et théories féministes : les nouveaux agendas de recherche.
En guise d’introduction à cette école doctorale, je discuterai quelques exemples de contestations
féministes de modèles normatifs de la sexualité et de la ‘sante sexuelle’ féminine depuis les
années 1970. Il s’agira de souligner, d’une part, l’importance de la thématique des corps et de
la sexualité pour les théories et luttes féministes, mais également, d’autre part, d’examiner les
divisions internes et externes auxquelles ces débats ont donné lieu. Je montrerai que ces
divisions ont conduit à une ouverture plus récente du champ théorique et empirique vers des
analyses critiques de la sexualité masculine, des intersections entre les identités de genre et
d’autres ‘identity markers’ comme le ‘handicap’, les classes sociales, l’âge, et les identités
racialisées, ou des rapports entre sexualités ‘privées’ et politiques publiques.


Prof. Philippe Combessie, Université de Paris-Ouest:
Femmes en milieu « libertin » : contrôle des corps et rapports de pouvoir.
Philippe Combessie, professeur de sociologie à l’Université Paris Ouest, directeur du Sophiapol
(EA3932 – unité de recherche en sociologie, philosophie et anthropologie politiques),
développe, à côté de ses travaux sur l’enfermement carcéral, des recherches concernant les
femmes en situation de pluripartenariat amoureux ou sexuel.


Dr. Aude Fauvel, Université de Lausanne:
Penser le corps et le genre dans le champ « psy »: approches historiques.
Le champ « psy » (entendu ici de façon large : psychiatrie, mais aussi psychologie,
psychanalyse, psychothérapie, etc.) est souvent présenté comme un domaine central
d'expression du sexisme dans le milieu savant. Une large littérature a ainsi été consacrée à
l'analyse des partis pris genrés des psys, partis pris qui, d'hier à aujourd'hui, se manifesteraient
aussi bien dans leurs discours que dans leurs pratiques. Pathologisant les femmes
insuffisamment féminines ou les hommes trop peu virils, par exemple, et prétendant les soigner
par une série de techniques plus ou moins brutales, du côté des sciences humaines les psys
apparaissent comme des acteurs majeurs de la fabrique du genre et du contrôle des corps (et des
esprits).


Cet atelier apportera une introduction aux principaux travaux, tendances et outils d'analyse qui
ont été proposés pour décrypter l'histoire de ces entrecroisements entre disciplines psys et
problématiques de genre. Dans la lignée d'une historiographie plus récente, il s'agira aussi de
nuancer certaines visions caricaturales du « pouvoir psy ». À partir d'exemples concrets (cas,
textes, archives), les étudiant.e.s auront notamment la possibilité d'interroger les pratiques de
résistances des patient.e.s et de réfléchir à la façon dont elles/ils ont aussi pu influencer la
construction des savoirs et des visions de genre.

 

Programme du vendredi 10 juin 2016 - Chaire: Prof. Véronique Mottier

 

9h00-12h00: Prof. Sarah Johnsdotter, Faculty of Health and Society, Malmö University & Prof. Birgitta Essen, Department of Women's and Children's Health, Uppsala University

12h00-13h30: Repas de midi

13h30-16h00: Présentations des doctorant.e.s en langue anglaise

16h00-17h00: Conclusion Prof. Claudine Burton-Jeangros, Université de Genève

 

Intervenant/e/s du vendredi 10 juin


Sara Johnsdotter, Ph.D. (Social Anthropology, Lund University, 2002) is Professor in the
Department of Health and Society, Malmö University. She is a specialist in Medical
Anthropology. Her research is concerned with female circumcision and other genital
modifications, and reproductive and sexual health. Since 2007, she has worked closely with
obstetrician and gynecologist Dr. Birgitta Essén on issues of sexuality and reproductive health
in a migration context. Among her recent publications are “Discourses on sexual pleasure after
genital modifications: The fallacy of genital determinism” (Global Discourse 3(2), 256–265,
2013), and “Projected cultural histories of the cutting of female genitalia. A poor reflection as
in a mirror” (History and Anthropology 23(1): 91–114, 2012).
Page web: www.mah.se/fakulteter-och-omraden/Halsa-och-samhallestartsida/
HS_Forskning/Forskares-enskilda-sidor/HS_Sara_Johnsdotter/Sara-Johnsdotter-
PhD-in-Social-Anthropology/
Publications accessible on: mah.academia.edu/SaraJohnsdotter


Birgitta Essén, MD, Ph.D., is Professor in International Maternal & Reproductive Health at
the Faculty of Medicine, Uppsala University, Sweden. She is a Senior Consultant in Obstetrics
& Gynaecology, and runs a clinic for circumcised children and women at the University
Hospital of Uppsala. Her research is concerned with global sexual and reproductive health,
particularly issues of female circumcision and honour violence. Since 2007, she has worked
closely with the medical anthropologist Sara Johnsdotter on issues of reproductive health in a
migration context. Among her recent publications are “Cultural change after migration:
Circumcision of girls in Western migrant communities.” (with Sara Johnsdotter; Best Practice
& Research Clinical Obstetrics & Gynaecology 32:15–25, 2016) and “Transnational surrogacy:
reproductive rights for whom?” (Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica 94(5): 449–
450, 2015).
Page web: katalog.uu.se/empInfo/
Publications accessible on: uppsala.academia.edu/BirgittaEss%C3%A9n


Claudine Burton-Jeangros est Professeure au Département de sociologie de l’Université de
Genève.
Page web: www.unige.ch/sciences-societe/socio/fr/claudineburtonjeangros/
Publications accessible on: independent.academia.edu/ClaudineBurtonJeangros

Ateliers du vendredi 10 juin


Prof. Sara Johnsdotter, Malmö University & Prof. Birgitta Essén, Uppsala University:
Reconstructive clitoral surgery in circumcised women: Medicine and politics intertwined.
In our joint presentation, we would like to discuss a new surgical technique – reconstructive
clitoral surgery in circumcised women – that is spreading globally. A French plastic surgeon,
Pierre Foldès, introduced the procedure in the 1990s and he has now trained a large number of
physicians from countries all over the world. The only systematic review, initiated by WHO
and including all existing studies on the operation, concludes that there is no clear evidence in
support of the procedure. The main reasons for the surgery are to relieve pain, to improve sexual
function and to restore female identity. Noteworthy, studies show that pain and sexual
dysfunction are only little or no more frequent among cut woman as compared to control groups
of uncut women, which may be explained by the fact that most clitoral tissue remains intact
after circumcision. Furthermore, the idea that female genital cutting leads to loss of female
identity is not a common idea in groups that uphold the practice – rather, cutting of the female
genitalia is often seen as enhancing femininity.
Consequently, it has been suggested that reconstructive clitoral surgery as a biomedical practice
is a response to Western discourses on ‘female genital mutilation’: discourses that label cut
women as ‘mutilated’, sexually deprived and less feminine than uncut women. In our
presentation we intend to discuss several aspects of this study:


- Methodology: Currently we use nexus analysis and mediated discourse analysis (Scollon
2008) to explore the context of this new surgery. How can we go about methodologically to
capture the intricate web of medicine and politics?
- Theory: What theoretical frameworks are useful in projects dealing with the body in society?
We will discuss a few possible theoretical approaches and appreciate further input from seminar
participants.
- Bioethics: What ethical issues are brought to the fore by this surgical technique? What kind
of surgeries can this method be compared to, and on what grounds can it thus be either supported
or criticised? Any suggestions are welcome.


Prof. Claudine Burton-Jeangros, Département de sociologie, Université de Genève:
Conclusion: médicalisation des corps à risques.
En guise de conclusion, je reviendrai sur le rôle des experts et des institutions médicales dans
les thématiques traitées tout au long du module. En effet, depuis plusieurs décennies
maintenant, les sociologues critiquent la médicalisation croissante de conditions corporelles
jugées problématiques. Au-delà du constat d'un encadrement étroit des corps à risques par
différentes professions de la santé, il apparaît que les demandes exprimées au sein du public
sont ambivalentes, à la fois sous forme de rejet des normes médicales mais aussi d'alignement
voire de renforcement de ces normes.

 

Places

15

Délai d'inscription 26.05.2016
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