Information détaillée concernant le cours
Titre | Médicalisation, Biosocialité et Molécularisation: Les sciences sociales face aux enjeux de la médecine contemporaine |
Dates | 7 au 8 novembre 2018 |
Organisateur(s)/trice(s) | Luca Chiapperino (STSLab-ISS, UNIL) Giada Danesi (STSLab-IP, UNIL), Yannis Papadaniel (LACS-ISS, UNIL) |
Intervenant-e-s | Ayo Wahlberg (University of Copenhagen), David Armstrong (King's College Londres, Primary Care & Public Health Sciences) |
Description | Lorsqu'elles prennent la médecine et la santé pour objet, les sciences sociales se retrouvent dans un rapport complexe avec les disciplines médicales et leurs représentant.e.s. En effet, dans le prolongement des perspectives de Foucault, d'Illich, ou même de Goffman (à partir d'Asiles) il est devenu courant d'associer, voire de réduire, la médecine et les processus de médicalisation aux questions du pouvoir, de l'aliénation ou de la naturalisation. Même, lorsque la médecine et les médecins, par le biais notamment de l'approche psycho-sociale ou des déterminants socio-économiques, cherchent à questionner, redéfinir, voire thématiser les rapports de force et à se recentrer sur le soin (en élargissant la focale du «cure» au «care»), le blackboxing qui peut en résulter– la réduction de toute dimension non médicale à une «affaire psychologique» -réactive le schéma qui réduit les sciences médicales à une entreprise socio-politique masquée derrière une forme sophistiquée de scientisme. Un tel schéma a été à l'oeuvre dans la plupart des développements biomédicaux du XX siècle : de l'essor de la santé publique à l'émergence de la génétique en passant, plus récemment, par la molécularisation post-génomique de la maladie. Les deux disciplines se retrouvent ainsi souvent dos à dos: les sciences médicales en reprochant aux sciences sociales de s'intéresser à tout sauf aux soins cliniques et aux facteurs endogènes qui font évoluer la pratique médicale; les secondes en reprochant aux premières leur oubli de fins mécanismes sociaux, culturels, et politiques à l'oeuvre dans la recherche médicale ou la pratique clinique. Notre module vise à thématiser un tel écueil en interrogeant les notions de médicalisation et de molécularisation, la façon dont on peut les employer sur des terrains spécifiques, et la définition que l'on peut, en retour, leur attribuer. Les processus que désignent ces deux notions se déclinent sur plusieurs niveaux mettant en jeux certes les frontières toujours incertaines entre savoir et pouvoir, ou entre social et biologique, mais également en offrant la possibilité de croisements où, par exemple, la génétique peut alimenter la quête «existentielle» d'un individu, la maladie transformer des relations intersubjectives, ou la description d'une molécule exiger un recours à des métaphores sociales. Autrement dit, notre module s'intéresse à explorer comment la biosocialité résultant de ces processus n'induit pas nécessairement la soumission du «social» au «biologique», occurrence bien entendu possible mais pas unilatérale. Objectifs Ce module vise donc à partir des terrains d'enquête des doctorant-e-s: 1. à mettre en perspective des réalités socio-médicales hybrides, complexes et à ne pas les perdre lors du travail d'analyse; 2. porter un regard critique sur les catégories d'analyse employées respectivement par les sciences médicales et les sciences sociales; 3. définir, refaçonner, et affiner les catégories théoriques à l'aune du travail empirique. |
Programme |
ProgrammeDay 1 – 7 November 10.00-11.30 Lecture 1: David Armstrong (King's College, London), The mirage of the molecule 11.30-13.30 Lunch & networking 13.30-15.00 Lecture 2: Ayo Wahlberg (University of Copenhagen), Patients have disease, families live with them: when molecularisation meets anthropology 15:00-15:30 Coffee break 15:30-17:00 Discussion introduced and led by Luca Chiapperino, Giada Danesi & Yannis Papadaniel 19.30 Dinner
Day 2 – 8 November 09.00-10.30 Discussion around readings 1: theoretical approaches to medicalisation, molecularisation and biosociality 10.30-11:00 Coffee break 11:00-12:30 Discussion around readings 2: empirical studies of medicalisation, molecularisation and biosociality 12.30-14:00 Lunch & walk 14:00-14:30 Farewell and future directions ReadingsReadings 1: Theoretical approaches to medicalisation, molecularisation and biosociality - Good (1990), Ch. 3: How Medicine constructs its objects, in Medicine, rationality, and experience: an anthropological perspective, Cambridge Univ Press. - Rose (2006), Ch. 1: Biopolitics in the Twenty-First Century, in Politics of life itself: biomedicine, power, and subjectivity in the twenty-first century, Princeton Univ Press. - Armstrong (2017), Molecularisation and metaphor, Sociology of Health & Illness. - Rabinow (1996), Ch. 5: Artificiality and Enlighthement: From Sociobiology to Biosociality, in Essays on the anthropology of reason, Princeton Univ Press. - Niewöhner and Lock (2018), Situating local biologies: Anthropological perspectives on environment/human entanglements, BioSocieties.
Readings 2: Empirical studies on biosociality, molecularisation and medicalisation - Callon and Rabeharisoa (2004), Gino's lesson on humanity: genetics, mutual entanglements and the sociologist's role, Economy and Society 33 (1), 1-27. - Rabeharisoa et al. (2014), From 'politics of numbers' to 'politics of singularisation': Patients' activism and engagement in research on rare diseases in France and Portugal, BioSocieties 9 (2), 194-217. - Wahlberg (2018), The vitality of disease, in Meloni et al. (eds.) The Palgrave Handbook of Biology and Society, pp. 727.748. - Shattuck-Heidorn and Richardson (forthcoming), Sex/Gender and the Biosocial Turn, The Scholar and Feminist Online. |
Lieu |
Hôtel Helvétie, Montreux |
Plan | |
Information | |
Places | 15 |
Délai d'inscription | 20.10.2018 |