Laura Ferilli
La transmission d’une langue minoritaire pérenne : le cas du dialecte du Capo di Leuca entre son lieu d’origine et le Lavaux
Dès la fin de la seconde guerre mondiale, poussée par la misère économique, une forte majorité de la population du Capo di Leuca - région située à l’extrême sud des Pouilles en Italie méridionale - est venue chercher du travail en Suisse romande, se concentrant particulièrement dans la région du Lavaux. La sédentarisation progressive des familles italiennes dans le Lavaux, les contacts maintenus avec il paese et les allées et venues des personnes originaires du Capo di Leuca ont créé et entretiennent aujourd’hui encore des liens forts entre ces deux régions. (Il paese signifie tant le pays que le village en italien. L’ambiguïté n’est pas accidentelle, mais il faut prioritairement comprendre ce terme dans le sens de village ici.)
Le but visé par cette recherche est de décrire et de comprendre aussi précisément que possible les dynamiques qui permettent d’allier la transmission de la langue et de la culture d’origine avec un sentiment de sécurité et d’ouverture identitaire – plutôt qu’avec un sentiment de menace et de repli - au sein d’une communauté minoritaire marquée par des migrations massives. Plus spécifiquement, il s’agit d’appréhender le rapport qu’entretiennent les personnes originaires du Capo di Leuca avec leurs identités linguistiques et culturelles (celles de leur région d’origine et celles acquises en Suisse romande. Une telle recherche vise donc à mettre en lumière les ressorts communautaires qui autorisent les stratégies d’adaptation et de transmission de la langue et de la culture, bon gré ou malgré les donnes culturelles, sociales, scolaires, économiques et politiques du monde environnant.
Mots-clés: Langue, identité, culture, transmission, reconnaissance, migration
Directrice de thèse : Prof. Laurence KAUFMANN (Unil, Lausanne)
Co-Directeur de thèse : Prof. Vincenzo MATERA (Università degli Studi Milano-Bicocca, Italie)
Institution de rattachement : Université de Lausanne
Année d’inscription de la thèse : 2005
Soutenance prévue en (à titre indicatif): 2010