Marlène Sapin

 

Réseaux cognitifs et régulations psychosociales : L’impact des représentations des relations interpersonnelles sur les transitions de vie

 

A l’origine les transitions de vie ont été étudiées, d’un côté, en lien avec des événements normatifs – l’entrée dans le monde du travail, se marier, avoir un enfant, etc. – cherchant à mettre en évidence les variations associées à des changements de rôle ou de statut et, d’un autre côté, en lien avec des événements souvent négatifs et non-normatifs dans les théories du stress, qui tentaient d’identifier les relations entre le cumul de ceux-ci, stress et santé (George, 1993). Ces recherches sur le stress se sont orientées vers l’identification des facteurs qui modèrent et médiatisent l’impact des événements de vie stressant sur le bien-être et la santé, notamment l’intégration sociale. Les approches actuelles tendent beaucoup plus à voir les transitions de vie comme des processus dont il est parfois difficile de savoir quand ils commencent et quand ils s’achèvent (Levy et al, 2005). Ces transitions sont des périodes d’acquisition de nouveaux rôles, d’adaptation à de nouvelles opportunités et contraintes, associées à des changements identitaires. Les réseaux de proches et les configurations familiales contribuent significativement aux processus de régulations opérés par les individus aux cours de ces périodes de vie exigeantes. Ce travail de thèse interdisciplinaire (entre sociologie et psychologie) porte sur les réseaux sociaux et leurs effets sur différentes dimensions psychologiques telles que l’estime de soi, le bien-être, le contrôle et certaines variables identitaires. Les réseaux cognitifs sont définis, dans la tradition de l’analyse des réseaux, comme les représentations individuelles des relations parmi un ensemble d’autruis (Krackardt, 1987). Cette thèse explore de quelles manières les représentations qu’un individu se fait des relations interpersonnelles entre ses autruis significatifs influencent son bien-être, ses processus adaptatifs et identitaires au cours des transitions de vie familiales - principalement la transition à la parentalité -, que celles-ci soient normatives ou non. Pour répondre à cette problématique, différentes bases de données longitudinale sont utilisées. Elles vont permettre de comprendre le rôle des configurations de proches sur les régulations développementales (dans la lignée des travaux de Baltes et al, 1998) et leur contribution à certains processus d’inégalités durant cette transition du parcours de vie.

 

 Mots-clés: Transition de vie, réseaux sociaux, ressources sociales, adaptation, régulations psychosociales

 
Directeurs de thèse : Prof. Eric D. Widmer (Unige) en co-direction avec le Prof. Dominique Joye (Unil)

 

Institutions de rattachement : Université de Lausanne


Année d’inscription de la thèse : 2006


Soutenance prévue en (à titre indicatif): 2011